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Marchés céréaliers Deux nouveaux acteurs d’importance à l’import

Cette année, l’Iran et l’Arabie Saoudite s’affirment grands importateurs de blé. Il sera importé des Usa, du Canada ou d’Australie. Avec une récolte moitié moindre qu’en 2008, l’Argentine revoit en forte baisse ses ambitions à l’export.

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Le blé allemand a la cote(© Terre-net Média)
Pour des raisons différentes, l’Iran et l’Arabie Saoudite se distinguent sur les marchés mondiaux. La sécheresse conduit le premier à être un importateur massif de céréales. « D’un million de tonnes en 2005/2006 puis de seulement 0,3Mt en 2006/2007 et 0,1Mt en 2007/208, l’Iran pourrait après deux années de sécheresse consécutives acheter au moins 5,3Mt en 2008/2009 sur le marché international et compter parmi les plus gros importateurs mondiaux de céréales » prévoit l’Onigc dans son dernier bulletin mensuel, du mercredi 11 mars.

Le blé allemand a la faveur du pays qui noue des liens commerciaux étroits. Il a récemment contracté 500.000 tonnes. 

Pour sa part l’Arabie Saoudite envisage d’acheter 1,2 million de tonnes sur le marché mondial pour 2009/2010. Le royaume voue sa préférence au blé d’origine européenne, américaine, australienne et argentine.

En fait, la croissance massive des importations de céréales par l’Arabie Saoudite s’inscrit dans une tendance lourde. « Compte tenu des coûts exorbitants de l’irrigation basée sur la désalinisation de l’eau de mer, les autorités saoudiennes ont décidé de remettre en cause la culture de blé mise en place au début des années 1980, ce qui lui a cependant permis d’atteindre l’autosuffisance et même de devenir exportatrice », explique l’Onigc. Riche en pétrole, le royaume n’imaginait pas sa suprématie sur la scène internationale être remise en cause en plein choc pétrolier pour des questions de sécurité alimentaire.

L’Argentine, la grande absente

Les dés sont joués. La production de blé est estimée pour ce début d’année à 8,5 millions de tonnes contre 16,5Mt sur 2007 /2008. Avec une récolte inférieure à 8 millions de tonnes, l’Argentine n’est pas en mesure d’approvisionner son voisin brésilien.

Si la Russie dispose d’un stock important de blé (5,9Mt), la faible qualité meunière de ses céréales exportables conduit le Brésil à préférer le blé canadien et américain et hors Mercosour (3Mt). Des rumeurs de nationalisation du marché céréalier argentin auraient par ailleurs incité les producteurs à vendre d’importantes quantités de céréales à des prix avantageux au profit du gouvernement.

Ces dernières années, le royaume a programmé un arrêt de la culture locale de blé de 12,5% par an jusqu’à son arrêt total en 2016. Mais les importations montent en puissance et pourraient dépasser 1,5 Mt pour la seule année civile2009.

L’Arabie Saoudite ne renonce pas cependant à sa sécurité alimentaire. Elle encourage « les investissements agricoles à l’étranger en créant une société d’investissements ». La société privée saoudienne Hadco a ainsi récemment acquis des terres au Soudan où elle expérimente la culture de blé. D’autres sociétés pourraient chercher aussi à s’implanter au Pakistan, au Vietnam ou dans les Philippines.

Cette politique est similaire à celles conduites par  la Libye ou encore la Chine. Cet hiver, nous avons appris la signature d’un bail de 99 ans par la Corée portant sur des centaines de milliers d’hectares à Madagascar. A terme ces choix politiques pourraient avoir des incidences sur le marché puisque les quantités de céréales contractées seront retirées des marchés mondiaux.

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